« Je n’ai pas dit ce que j’aurais voulu ni dû dire. Et aucun d’entre nous n’y arrive jamais. Les choses vraies, sincères, se disent rarement, dans des instants d’ivresse poétique peut-être... Ce que j’ai dit de mes films était sans doute un prétexte. La réalité est qu’ils disent de la joie et de la souffrance. En même temps. Depuis l’enfance, dès mes premiers poèmes du Frioul jusqu’au dernier poème que j’ai écrit, j’ai utilisé une expression de la poésie provençale: « ab joy ». Le rossignol chante « ab joy », par joie. Mais « joy » en provençal a un sens particulier d’extase, d’euphorie, d’ivresse poétique. Cette expression est peut-être la clé de toute ma production. J’ai écrit pratiquement « ab joy »au-delà de toute rationalisation, de toute référence culturelle. Le signe qui a dominé ma production est une nostalgie de la vie, un sens de l’exclusion, qui n’ôte pas l’amour de la vie, mais l’accroît ».
PIER PAOLO PASOLINI
Vous aurez beau me prendre pour fou
il ne me serait pas possible
de ne pas dire mon désir
et nul ne devra m’en blâmer
tout ce qui est ne vaut pas un sou
près de ce que je vois et regarde
et je vais vous dire pourquoi. Si j’avais commencé ce poème devant vous
sans le mener jusqu’à la fin, vous me prendriez pour un fou. Et moi je préfère
six deniers dans mon poing que mille sol(eil)s dans le ciel.
Raimbaut d’Aurenga Escotatz mas no say que s'es traduction Jacques Roubaud
UNE INSTALLATION VIVANTE ET PERFORMATIVE
Cette création originale se présente « comme un dispositif visuel et sonore entre le concert et lʼinstallation autour de deux chansons du troubadour Raimbaut dʼOrange (XIIe siècle), figure virtuose et souriante du trobar clus ou « trouver obscur» :
Partant de la singularité de ces chansons dont la mélodie est perdue, ce dispositif mettra en jeu et en regard : textes, chants, musiques, images... commentaires et contrepoints contemporains ou non de ces textes médiévaux. Entremêlement complexe donc : entrebescar notion fondamentale propre au trobar.
Lʼinterprétation nouvelle de ces chansons en montrant la pertinence et lʼimbrication des textes et des contextes dʼalors et dʼaujourdʼhui est lʼobjet de ce défi très actuel.
Les outils numériques sont utilisés pour faire émerger les différents plans de cette poésie dont les problématiques peuvent être encore les nôtres : du désir et de la joie du poète, de la mise en question de la parole, de sa puissance publique, ou de lʼambition quʼon lui prête. La question
poétique questionne son rapport aux hiérarchies sociales ou au Verbe de la religion. Ainsi ouvre-telle à une puissance transgressive qui parle à toute notre modernité, et en un sens lʼinvente. »
(Inna Maaimura)
Maurice MONCOZET, chant, rebec, flûtes, traitements électroacoustiques, outils informatiques http://mauricemoncozet.free.fr
Véronique CONDESSE, harpes acoustique et électrique, voix, synthétiseurs, son
Inna MAAÍMURA, images, espace plastique http://inna-maaimura.tumblr.com
Martine MONCOZET, documentation, recherche, traduction
et pour la voix occitane Jean-Louis GLÉNISSON
UNE CO-PRODUCTION de :
MYDRIASE* / SYRINX / LES VOIX DE L'HIVER / LA GARE MONDIALE - MELCHIOR THÉÂTRE / L'AGENCE CULTURELLE DEPARTEMENTALE DORDOGNE-PERIGORD / LE CONSEIL DÉPARTEMENTAL DE LA DORDOGNE / Collectif « Les voix de l’hiver » Assoc. Exit’oeil en partenariat avec la Communauté de Communes du Pays de Lanouaille /association La forme ronde - Écomusées de l’Auvézère
*MYDRIASE l'association http://mydriaselasso.tumblr.com/